Nous nous souviendrons de cette dernière nuit en Argentine avant de passer la frontière ! Une soirée venteuse et glaciale à 3700m d’altitude. Un froid piquant qui malgré le chauffage dans l’annexe ne nous fait pas dépasser les 9 degrés le temps d’avaler un plat de pâtes ! On s’équipe de plusieurs couches mais le gel aura raison de nous et le matin au réveil les parois de la tente sont gelées à l’intérieur !

Nous ne savons pas à cet instant que c’est ce qui nous attend pour les 15 prochaines nuits ! Nous passons la frontière armés de patience car le douanier bolivien prend son temps…on y rencontre un bolivien qui a fait ses études à Louvain-La-Neuve ! Comique ! Il nous aidera à accélérer la procédure avec le douanier ! Une fois dans le village de Villazon, on change de l’argent et MC manque de peu de se faire arnaquer de 20$, achat de cartes SIM et en route pour bivouaquer ! Sur la route on se fait arrêter par des policiers pour excès de vitesse. On refuse de payer l’amende en prétextant que notre véhicule ne dépasse pas les 90km/h à cause de son poids… ils tentent aussi avec Martin et Camille qui nous suivent mais heureusement on s’en tirera tous sans rien. Nous apprenons ensuite par notre ami bolivien, René que c’est monnaie courante en Bolivie et qu’il ne faut en aucun cas accepter de payer la police directement. Notre entrée en Bolivie nous laissera un petit goût amer mais le bivouac du soir avec nos petits potes va vite nous faire oublier nos mésaventures ! On y passera 2 nuits avant de rejoindre Tupiza. La famille rencontrée à la chèvrerie, Domitille, Willy et leurs enfants sont venus nous rejoindre pour passer l’après midi.

Ensuite nous avons rejoint Tupiza avec Camille et Martin car nous avions rendez-vous avec Flora, la femme de René, un ami bolivien qui vit en Belgique.

Flora avait prévu de nous faire visiter les environs de Tupiza puis de nous emmener dans un petit village perché à 3600m d’altitude dans lequel il y a une école qu’elle soutient et où nos enfants pourraient aller à l’école une journée.

Nous avons fait une longue balade à cheval (3h), dans les canyons digne du Far West.

Un bon repas, quelques courses au marché et dans les épiceries pour faire le plein de provisions et nous voilà partis vers Tambo.

Arrivés à Tambo, nous avons été accueillis par Matilde, la chef de ce petit village qui outre l’école et l’internat, compte 4 familles. Il n’y a pas de magasins, juste quelques maisons et l’école. Cette école rassemble les enfants des villages avoisinants et permet à certains de loger sur place. D’autres font jusqu’à 2h de marche par jour et récemment un bus scolaire a été mis en place pour acheminer une partie des enfants. C’est une école primaire et secondaire qui rassemble presque de 200 enfants. Autant dire que les jours d’école, il y a de l’animation !

Nous avons rencontré le directeur avec qui nous avons discuté afin de voir comment nous pouvions nous rendre utile pendant que nos enfants étaient à l’école. Martin et Karim ont proposé de  construire une table.

Pendant que les enfants étaient à l’ecole, que les hommes construisaient la table, Camille et moi nous sommes essayées à la traite de chèvres avec Matilde… pas simple mais après quelques tentatives on a réussi à extraire du lait !

Les deux journées d’école se sont bien passées, le troisième jour c’était la fête de l’école. On a assisté toute la journée aux danses et spectacles, on avait tous la tête à l’envers après mais ce fut une expérience amusante !

Nous avons également invité Matilde et des enfants à partager nos repas et Camille et Martin ont aidé une petite fille à faire ses devoirs. Alexis s’est fait des petits potes avec qui jouer au foot et Émilie a passé du temps à faire des bracelets avec Veronica une fille du village. Nous sommes finalement restés quasi 5 jours. Cette petite semaine dans ce village au milieu des montagnes nous a un peu chamboulé sur plein d’aspects, enseignement, culture, éducation, niveau de vie,…, nous avons partagé des moments précieux et avons promis de les aider à distance une fois rentrés en Belgique.

 

 

La petite vidéo que nous avons réalisée (voir la vidéo de Tambo) est représentative de ce que nous avons vécu à Tambo.

Après des adieux déchirants, nous avons repris la route en direction du Salar d’Uyuni.

Arrivés à Uyuni, nous avons fait des provisions et pris la direction du Salar. Quelle émotion de découvrir cette étendue blanche ! On était super excités, c’était un moment que nous attendions depuis longtemps ! Après avoir fait conduire les enfants, roulé comme des fous à travers cette étendue désertique, nous nous sommes posés avec Camille et Martin en veillant à ne pas être sur une piste car oui, il y a des tracés sur le gps utilisés par les tours organisés.

On a passé 3 jours et 2 nuits en autonomie totale. Le plus grisant fut sans doute le lever du soleil à 6h dans un froid polaire mais tellement magnifique !

Camille et Martin ont fait l’école aux enfants pendant 2h, le bonheur ! Ils sont tellement plus motivés qu’avec nous ! Karim et Martin ont fait un petit jogging, à 3600 c’était hard mais l’objectif était atteint : ils ont dessiné un cœur sur le tracé gps.

Cliquez ici pour voir la vidéo du Salar

Après ce trip sur le Salar, place au nettoyage du Def ! Le sel abime tout donc un nettoyage est obligatoire ! Nous avons ensuite pris la route vers le Sud Lipez. Le Sud Lipez est une région qui se mérite. Les pistes pour y arriver sont affreuses et l’altitude est un facteur de difficulté supplémentaire. Nous sommes restés qu’une nuit tant le froid se faisait ressentir. En journée il fait environ 15 degrés et soleil mais la nuit il gèle ce qui rend le séjour plutôt rude! On a eu l’occasion de voir les geysers à plus de 5000m d’altitude et le laguna Colorado et ses flamands roses. Avec une moyenne de 20km/h nous avons regagné Uyuni en une journée et demi. Après cette expédition qui nous a achevés, nous avons pris la route vers Sucre pour une pause hôtel bien méritée. Arrivés à l’hôtel nous avons d’abord booké 3 nuits pour prolonger à 5 tant nous avions besoin de repos! On a rien fait de particulier si ce n’est de flâner dans les ruelles et mangé de bons petits restos. On y a fait la connaissance d’une famille de français qui voyage avec leur fille de 9 ans Léna, à la grande joie d’Emilie ! Nous avons croisé dans la rue des voyageurs rencontrés au chili, Aurelie et Adrien des “the Littlebigtrip” et avons fait un dernier resto avec les Saouteonwheels avant la grande séparation. En effet eux rejoignaient leurs familles au Pérou pour visiter pendant 2 semaines. De notre côté nous avons continué à parcourir la Bolivie.

Reposés, nous avons quitté Sucre et rejoint Santa Cruz en quelques jours.

Après une nuit en bivouac dans le parc d’un restaurant, nous avons loué un airbnb. On a profité de quelques soirées resto pendant que les enfants étaient gardés par une Baby-sitter qu’ils ont adoré ! L’occasion pour eux de pratiquer leur espagnol et d’être sans leurs parents !

La ville ne nous a pas transportés mais ce fut une pause reposante. On s’est rendu compte qu’on était encore épuisé de nos 15 nuits dans le gel et l’altitude. On a ensuite entrepris de visiter les missions jésuites au nord est de Santa Cruz. Le climat tropical et l’ambiance ne nous a pas convaincus de nous y attarder. En effet nous avons eu 3 contrôles de police corrompue ce qui a rendu la route un peu désagréable. On a tenu bon, on a rien donné ! Heureusement nous avons fait la connaissance de Kinu qui nous a hébergés devant chez lui pour nous permettre d’être en sécurité. On a passé une chouette soirée en leur compagnie, encore une belle rencontre !

Après quelques bivouacs chauds et moites dans le climat tropical (on est jamais contents) on a regagné une grande ville : Cochabamba ! Située à 2570m, elle bénéficie d’un climat chaud et sec. Le bonheur ! On en a profité pour s’offrir 3 nuits d’hôtel farniente piscine. C’était le bonheur ! On a ressenti un coup de mou, une sorte de lassitude de la vie en camping et ses contraintes : plier déplier, vaisselle, eau, stock de courses,… MC a aussi eu le mal du pays bref des vacances dans le voyage s’imposaient ! D’autres voyageurs utilisaient cette expression et nous avons compris pourquoi ! Le voyage ce n’est pas de tout repos et c’est parfois indispensable de se poser et de ne penser à rien. C’est ce que nous avons fait. Les enfants étaient aux anges de profiter de la piscine et nous, on s’est fait plaisir en mangeant au resto et bu des apéros.

Après cette parenthèse vacances, direction la Paz, la capitale de Bolivie perchée à 3640 elle est la capitale la plus haute du monde. Cette ville est impressionnante ! Équipée d’un réseau ultramoderne de téléphériques datant d’il y a moins de 5 ans, elle permet à ses habitants de se déplacer facilement du haut au bas de la ville. Cela n’empêche pas les minibus de continuer à circuler faisant vrombir leurs moteurs lors des démarrages en côte laissant place à un nuage de fumée que la ville a du mal à éliminer. A peine arrivés, Émilie et MC ont commencé à se sentir malades. Le lendemain le médecin est venu à l’appartement airbnb que nous avions loué, résultat : infection respiratoire accompagnée d’antibiotiques. C’est un peu le phénomène des vacances en Belgique quand on relâche la pression on tombe malade, l’effet de notre pause hôtel ? Quoiqu’il en soit le deuxième jour nous avons quand même pu flâner dans la ville et découvrir les marchés et même faire un tour au musée des instruments de musique.

Il était à présent temps pour nous de retrouver un peu de nature, de calme hors de ces grandes villes. Nous avons pris la route vers le Pérou où nous avions réservé une chambre d’hôte au bord du lac Titicaca ! Affaire à suivre